à quoi ça sert ?
- Jonatan Drumond Jardini
- 14 janv.
- 2 min de lecture
De nombreuses personnes se demandent, lorsqu'elles n'ont encore jamais eu de contact avec les psychothérapies en général, comment la parole, le discours, le fait de parler peuvent contribuer à la réduction de la souffrance. Pourtant, il s'agit précisément du domaine de la psychanalyse : une clinique du discours, où une position éthique du sujet est une condition de réduction de la souffrance. Pour cela, bien moins évident qu'il n'y paraît, le sujet doit advenir dans la parole. Et pour cela, il doit se permettre de parler, sans aucun empêchement, au-delà du discours de la morale.
Le traitement débute comme un long livre. On navigue entre le passé, le présent et le futur, dans la temporalité qui fonde le sujet. On rencontre des questions, des problèmes, des insécurités, des traumatismes qui ont singulièrement marqué l'histoire de chacun. La psychanalyse n'a pas l'intention d'être une cure au sens médical, car pour cela il faudrait également assumer l'existence d'une maladie. Il s'agit plutôt de trouver quelque chose dans le discours : quelque chose de l'ordre de la vie, quelque chose de l'ordre de l'inconscient, qui permette au sujet d'occuper une position éthique dans son existence, au-delà de la souffrance.
La parole, dans ce sens, devient le moyen privilégié, car il ne s'agit ni d'une pilule, ni d'une solution facile, prêt-à-porter, comme on dit. Par souci d'éthique, le sujet n'est pas un simple corrélat de ses neurotransmetteurs, et son avenir n'est pas scellé ni par un diagnostic, ni par les mœurs. En psychanalyse, le sujet, au-delà des dysfonctionnements et déséquilibres au niveau des neurotransmetteurs, est bien autre chose. Une autre chose à découvrir, au-delà des déterminismes qui enferment le destin — qu'il s'agisse de ceux qui réduisent un diagnostic à une identité ou de ceux qui limitent la parole à la question : "À quoi ça sert ?"
Eh bien, à découvrir...
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